Shurgard lève 300 millions d’euros

En gonflant son capital de 300 millions d’euros, la société spécialisée dans le self-stockage entend renforcer sa position de leader et son assise sur des marchés pas encore matures, à Londres notamment.

La société Shurgard, leader européen du self-stockage (13% de parts de marché), vient de lever 300 millions d’euros par le biais d’une émission d’obligations auprès d’investisseurs institutionnels privés américains. Cet apport d’argent frais devrait permettre à l’entreprise d’asseoir sa position de leader et de renforcer son assise sur des marchés pas encore matures, comme c’est le cas à Londres.

Il faut avouer que Shurgard fait rarement la « une » des journaux. Les dernières évocations de la société remontent à 2007, lors de l’échec de son entrée en Bourse, et à 2008, lorsque le fonds New York Common avait racheté 51% du capital. Le reste est toujours détenu par Public Storage, le numéro un mondial du self-stockage. Depuis 5 ans la société n’a plus ouvert un seul site, et a utilisé ses revenus pour rembourser son énorme dette.

Grandes villes

L’horizon semble donc bien dégagé pour Shurgard Europe, la filiale européenne dirigée par Marc Oursin, l’un des anciens CEO de Carrefour Belgique. Les 300 millions d’euros levés avec l’aide de JPMorgan Securities et Wells Fargo Securities devraient permettre de prolonger le plan d’apurement des dettes. Mais surtout, le cash-flow ainsi dégagé permettra de se concentrer sur le développement des marchés pas tout à fait matures.

C’est très nettement le cas de Londres, où Shurgard compte ouvrir 3 à 4 magasins par an. « C’est là que nous rencontrons le plus de succès avec un taux d’occupation moyen de 92% », explique Guillaume Hollanders. Qui précise que c’est également dans la capitale britannique que la position de Shurgard est la moins concurrentielle. « Nous sommes le quatrième opérateur à Londres. Les autres ont dix ou vingt magasins de plus que nous. Nous pourrons rapidement les rattraper et nous repositionner comme un acteur principal », précise pour sa part Jean Kreusch.

D’autres grandes villes sont encore dans le viseur de Shurgard, qui table sur une clientèle plutôt changeante. « Dans les pays où nous sommes présents, il y a généralement une forte marge de progression. Notre idée n’est pas d’aller ouvrir de nouveaux marchés car il y a beaucoup de développements possibles sur nos propres marchés », explique Jean Kreusch.

IPO d’ici 3 à 4 ans

Ce sont généralement des gens touchés par une naissance, un déménagement ou un divorce qui font appel aux services de Shurgard. Celle-ci compte 115.000 clients en Europe, avec un roulement mensuel de près de 8% de ces 115.000 personnes. « Mais plus de la moitié de nos clients sont là depuis plus d’un an », précise Guillaume Hollanders.

En Europe, où le concept de self-stockage est moins ancré qu’outre-Atlantique, il y a encore fort à faire. Raison pour laquelle Shurgard a senti le besoin d’aller chercher du cash. Et ce bon retour du marché a redonné des ailes à la compagnie qui restait sur un goût de trop peu suite à son IPO manquée en 2007.

Peut-on encore imaginer Shurgard revenant frapper aux portes de la Bourse? Oui, assure Jean Kreusch, mais à moyen terme, d’ici trois à quatre ans. Car telle est la porte de sortie décidée par New York Common.

Self-Stockage.info