Que de changements depuis 2004, cette année pivot où les nouveaux entrants construisirent plus de sites que les pionniers du self stockage. Aujourd’hui, l’essentiel de la croissance vient de ceux qui attirés par le potentiel de ce marché tentent l’aventure. [/b]
A ce jour, on ne compte pas moins de 165 sites de self stockage en activité, mais plus de la moitié sont encore détenus par les Pionniers de ce métier. En 5 ans, le nombre de sites de self stockage s’est accru de 50%. La croissance est en 2006 de 9,7%.
Si les critères principaux du self stockage sont respectés, soit des boxes individuels dont seul le client détient la clé et un accès libre et gratuit, le fonctionnement des sites et les constructions varient considérablement de l’un à l’autre.
Cinq catégories d’opérateurs se distinguent dans ce marché :
[u]Les Pionniers[/u]
au nombre de quatre : Shurgard, Une Pièce en Plus et Homebox et Armadillo (ex Access). Ce sont les derniers survivants de la vague de fusions et acquisitions qui a touché les premiers opérateurs. Ils s’étaient lancés sur le marché du self stockage en France il y a 7 ans, ils ont essuyé les plâtres, ont petit à petit adapté le modèle américain en France et ont fait beaucoup de publicité pour accroître la notoriété du métier.
Ils ont développé un modèle qu’ils dupliquent maintenant sur tous leurs sites. La plupart de leurs bâtiments ne sont pas de dernière génération, ni forcément bien placés, cependant ils se distinguent par la qualité de construction des bâtiments réalisée par des spécialistes et l’importance de la superficie des bâtiments (entre 3.000 et 8.000 m²). On les trouve exclusivement dans les très grandes villes et essentiellement sur Paris, Lyon et Marseille. Leur service est généralement irréprochable et au moins deux personnes sont en permanence à l’accueil.
[u]Les Challengeurs [/u]
tels qu’Annexx, FlexiStockage conçoivent le self stockage de dernière génération, en respectant des règles précises et offrant une gamme de services très large. Leurs sites font de 5.000 à 8.000 m². Arrivés plus tard sur le marché, ils ont su tirer parti de l’expérience des Pionniers. Ils montrent aujourd’hui une belle vitalité. Leur positionnement est aussi sur les grandes villes et leur emplacement étudié. Ils ont pour stratégie de développer une chaine, dans le Sud Ouest pour Annexx et en région parisienne pour FlexiStockage. Leur croissance est très soutenue, + 150% pour Annexx en 2006.
[u]Les Small Business[/u]
comme Stockez-vous-mêmes, ModuloBox ou Box Max, qui proposent des sites soignés, mais de plus faible envergure, 1.000 m² en moyenne, une seule personne à l’accueil, pouvant manager plusieurs sites en même temps, donc moins de services et moins de frais. Leur emplacement est sur des villes de taille grandes et moyenne, choisi souvent par opportunité.
[u]Les Artisans[/u]
, cette catégorie a été dénommée ainsi pour ne pas dire Divers, la typologie des exploitants étant très variée, leur seule caractéristique commune étant le qualificatif d’entreprise unipersonnelle. Dans la majorité des cas, ils aménagent un local existant, entrepôt, atelier, pas forcément bien placé géographiquement, souvent parce qu’ils en sont déjà propriétaires. Ils construisent généralement eux-mêmes le partioning intérieur. Cette activité offre un complément de revenus, un salaire à son gérant.
[u]Les Déménageurs[/u]
dotés de garde-meubles, se lancent aussi dans l’aventure en transformant partiellement leurs entrepôts, afin de mettre des boxes à disposition. De plus en plus nombreux, ils sont attirés par cette extension qui semble logique, de leur activité. Malheureusement avec plus ou moins de succès, leurs emplacements ne sont pas de premier ordre, l’activité est gérée en annexe du déménagement et les efforts spécifiques au self stockage ne sont pas toujours mis en œuvre par manque de ressources.
Catégorie n’entrant pas dans la classification de self stockage, puisque l’essence même de l’activité qui est le box n’est pas respectée. Toutefois, cette activité existe et à ce titre nous la citons.
[u]Les Containeurs[/u]
. Certaines entreprises comme EuroBox et Abri-boxe utilisent des containeurs maritimes disposés sur un parking. Cette forme primitive du self stockage, s’est peut développer en France à la différence de l’Angleterre.
Le développement des Pionniers s’est sérieusement ralenti, seulement quatre ouvertures sur un total de 86 sites. Avec une croissance de 5% en 2006, plus faible que la moyenne nationale il perde peu à peu leur hégémonie sur ce marché. Les small business ont eu une croissance de 30%.
Le marché s’élargit c’est indéniable et les écarts se creusent. Beaucoup ont démarré cette activité ces dernières années, mais les investissements considérables que cela nécessite pour faire ce métier avec un bon niveau de qualité commencent à se faire ressentir. Certains peinent à sortir un salaire décent compte tenu du nombre d’heures de travail, et le peu de notoriété de cette activité auprès des utilisateurs potentiels.
D’autres problèmes surgissent, la responsabilité de l’exploitant sur les biens entreposés, les mauvais payeurs… car quelque soit le niveau d’excellence du contrat, la profession n’étant pas règlementée, les tribunaux règlent au cas par cas et pas toujours à bon escient.
La difficulté de trouver un financement et des assureurs sont les principaux freins au développement de cette activité.
Le self stockage en France a de très belles années devant lui avant d’atteindre les ratios américains ou seulement anglais. L’évolution logique sera la mise en place de règles spécifiques à la profession, afin que le concept soit clairement établi aux yeux des utilisateurs.