Dans le paysage actuel, les investisseurs en immobilier commercial sont confrontés à la recherche intensifiée d’opportunités d’investissement rentables. Ils se tournent de plus en plus vers des types d’actifs moins traditionnels, souvent à contre-courant des tendances économiques générales, tels que le secteur du self-stockage.
Les données indiquent une forte croissance des volumes d’investissement en Europe pour ce sous-secteur, passant de 138 millions d’euros en 2021 à près de 400 millions d’euros en 2022, soit une augmentation impressionnante de 187 %. De plus, l’intérêt pour le self-stockage reste solide en 2023 avec déjà plus de 100 millions d’euros investis.
La demande pour ce type d’espace devrait persister, voire augmenter. En effet, l’urbanisation croissante et la tendance vers des logements de plus petite taille annoncent un besoin accru d’espaces de stockage supplémentaires pour de nombreux citadins.
Les entreprises ne sont pas en reste. Au cours des dernières années, nombre d’entre elles, en particulier les petites structures, ont eu recours au self-stockage. Cela leur permet de stocker leurs marchandises plus près de leurs clients, répondant ainsi à la demande croissante de livraisons le jour même.
La dynamique de ce secteur est également renforcée par un marché structurellement solide. Une offre limitée face à une demande grandissante peut engendrer une augmentation notable des loyers. Cette croissance locative peut être réalisée plus rapidement que dans d’autres classes d’actifs grâce aux modèles d’affaires flexibles des opérateurs de self-stockage. Toutefois, cette flexibilité nécessite une gestion équilibrée entre croissance locative et taux d’occupation. Les opérateurs ont néanmoins l’avantage d’avoir des clients « fidèles », qui initialement prévoyaient de louer pour une courte période mais qui finissent souvent par prolonger la location, ayant constaté les bénéfices de l’espace supplémentaire.
En termes d’opérations, le self-stockage se caractérise par des coûts d’exploitation réduits, avec un potentiel de réduction encore plus grand. Par exemple, l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits généralement plats ou la mise en place de bornes de recharge pour véhicules électriques peuvent générer des revenus additionnels. L’intégration de technologies avancées pour renforcer l’efficacité, la sécurité et l’expérience client peut également augmenter les marges de profit. De nombreuses installations proposent aujourd’hui des systèmes de réservation en ligne, des contrôles d’accès numériques et des dispositifs de sécurité sophistiqués.
Enfin, le marché européen du self-stockage offre encore une marge de progression considérable. Si l’on compare avec le marché américain plus mature, le stock moyen par habitant aux États-Unis est bien supérieur à celui du Royaume-Uni ou de l’Europe continentale. Selon une étude de Mordor Intelligence, le marché européen du self-stockage devrait croître de 2,75 milliards de dollars en 2023 à 3,67 milliards en 2028. Historiquement dominé par des sociétés opérationnelles, le secteur est de plus en plus accessible aux investisseurs par le biais d’acquisitions corporatives ou d’achats de portefeuilles, une tendance qui devrait s’intensifier avec l’expansion du marché en Europe.
En conclusion, le self-stockage s’impose comme une option pertinente pour les investisseurs en quête d’opportunités stables et potentiellement lucratives. La demande constante, la capacité d’adaptation, la diversification du portefeuille, le potentiel en matière d’ESG et la possibilité d’intégrer des évolutions technologiques positionnent le secteur du self-stockage comme un actif résilient et rentable.